Histoire

Depuis sa fondation, Prague a toujours joué le rôle de capitale. La ville de Prague a ainsi été capitale du royaume de Bohème, capitale du Saint Empire romain germanique, capitale de la province de Bohème-Moravie dans le cadre de l’empire austro-hongrois, capitale de la Tchécoslovaquie et enfin capitale de la République tchèque.     
Le nom de la ville
     D’après les premiers chroniqueurs tchèques, le nom du château, puis par extension de la ville entière, proviendrait de „práh“ (seuil en français) autrement dit les sauts rocheux sur la rivière Vltava, par-dessus lesquels retombaient les eaux en grondant. Prague, avec son centre médiéval, ramassé autour d'un labyrinthe de ruelles pavées, d'anciennes cours et de passages obscurs ne porte pas son nom en vain. En réalité, elle est un point de passage, "un seuil magique (« prah » en langue tchèque) entre le monde d’ici-bas et celui de l’au-delà, un seuil bien plus étroit qu’ailleurs...“
Une légende tchèque raconte que la princesse Libuše a choisi le lieu où s’élèvera la ville de Prague, et en même temps lui prophétisa une gloire atteignant les étoiles.
   
 Malgré que les historiens placent les premiers peuplements au néolithique, le début de l’histoire de Prague est plutôt associé à la fondation du Château en l’an 870.
Moyen age
Au XIVe siècle, le royaume de Bohême, agrandi, connaît une nouvelle époque de splendeur.
Le fameux roi Charles IV  (1346-1378), roi de Bohème et empereur du Saint Empire germanique, subjugué par Prague, en fait sa résidence impériale, ainsi que la capitale de l’Empire.
Sous les règnes de ce dernier fut fondée l'université de Prague (1348),  la première université d’Europe centrale, le célèbre pont Charles(1357), la Cathédrale de St Guy (1346) et d´autres monuments merveilleux.. Prague est alors la troisième ville la plus peuplée d’Europe. C’est un centre culturel et religieux de première importance.
C’est ici qui naît les premiers balbutiements de la Réforme avec Jan Hus qui prêche contre les abus de la hiérarchie catholique. Ce dernier fut condamné à être brûlé vif par le concile de Constance, le 6 juillet 1415. Ces événements ont conduit à une crise religieuse et sociale, puis à la guerre civile. À l'issue de cette guerre, la couronne quitte la dynastie des Luxembourg pour échoir pour une courte période á la dynastie de Jagellons et enfin, en 1526, aux Habsbourgs, qui la conserveront jusqu'en 1918.
      A la fin du XVIe siècle sous le règne du souverain de Bohême et empereur du Saint-Empire, Rodolphe II de Habsbourg, la métropole tchèque redevint le foyer de la vie politique, sociale et culturelle de l’Europe centrale.
Du milieu du XVIIe siècle au milieu du XVIIIe, la ville de Prague s'embellit avec l’édification de chefs d’œuvres baroques incontournables comme l’archevêché de Prague, la complétion baroque du Château de Prague, les palais Kinský et Šternberk ou encore la magnifique église Saint-Nicolas de Malá Strana.
L’histoire moderne
     En 1918, après la dislocation de l’Empire d´Autriche-Hongrie à la fin de la Première Guerre mondiale, les Tchèques deviennent indépendants au sein d’un pays qui inclut également les régions slovaques de l’Empire. Thomas Garrigues Masaryk (1850-1937) devient le premier président tchécoslovaque. Le régime politique de l'entre-deux guerres est celle d'une démocratie parlementaire et fera figure d'exception en Europe centrale et orientale jusqu'en 1938, année où l'Allemagne nazie annexe la Région des Sudètes. Sur le plan économique le pays connaît une forte prospérité si bien que la Tchécoslovaquie fera partie des 10 premières puissances industrielles mondiales. Cette première Tchécoslovaquie disparaît lorsque l’Allemagne nazie annexe la Bohême et la Moravie (en mars 1939), créant un Protectorat de Bohême-Moravie protectorat sous administration militaire, tandis que la Slovaquie (1939-1945) proclame son indépendance. En 1942 des résistants assassinent Reinhardt Heydrich gouverneur de la Bohème-Moravie. En 1945 les troupes soviétiques entrent dans Prague tandis que les Américains s'avancent jusqu'à Plzen.
     Reconstituée en 1945, la Tchécoslovaquie doit céder à l'union soviétique la Ruthénie subcarpatique. En 1946 des élections donnent aux communistes la majorité des voix. En 1947 la Tchécoslovaquie sous pression de l'URSS doit refuser le Plan Marshall. En février 1948 les communistes prennent pouvoir lors du coup de Prague, faisant de la Tchécoslovaquie un satellite de l’URSS pendant la Guerre froide. Le début des années 50 est suivi par les procès de Prague contre de hauts dignitaires du Parti dont Rudolf Slansky secrétaire général du PCT depuis 1945 (l'un des protagonistes Arthur London relatera les horreurs du procès dans son ouvrage L'Aveu). Sur le plan économique le nouveau régime nationalise tout le secteur privé et met en place une économie de type soviétique avec des plans quinquennaux.. En 1968 Alexander Dubcek lance un programme de réformes du pays dans le sens d'une libéralisation du régime appelé « Printemps de Prague », mais l'URSS et ses alliés du Pacte de Varsovie envahissent la Tchécoslovaquie en août.
     En 1977 un groupe de dissidents créent la Charte 77 en appelant le gouvernement à respecter les engagements pris lors de la conférence d'Helsinki sur les droits de l'homme. Les années 80 voient un raidissement du régime notamment lorsque Gorbatchev arrive au pouvoir. Le 17 novembre 1989, en commémoration du cinquantième anniversaire de la répression estudiantine, débute la « Révolution de Velours », qui le 30 décembre porte l’opposant tchèque Václav Havel à la présidence de la République tchécoslovaque. Les premières élections libres sont organisées en 1990 avec une participation de 96%. En juillet Vaclav Havel est réélu Président de la République, renouant avec la tradition républicaine de l'entre-deux guerre.
      La Tchécoslovaquie disparaît après un épisode fédéral (la « Tchéco-Slovaquie », république fédérale tchèque et slovaque) le 1 janvier 1993 d’un commun accord entre les autorités tchèques et slovaques, issues des élections de juin 1992 ; d’où le nom de « partition de velours », un «divorce á l´amiable ». Aujourd'hui donc, il y a la République tchèque avec la capitale de Prague et ses 11 000 0000 habitants et la République slovaque avec la capitale de Bratislava et ses 6 000 000 habitants. Donc deux pays séparés.
    En 1993, Prague devient la capitale de la République tchèque indépendante. La Bourse de Prague ouvre ses portes.
    En 2000, Prague est élue capitale européenne de la culture.